A l'époque je venais d'avoir dix
huit
ans. Je n'avais pas de travail, donc pas les moyens de me payer le
permis A, pas plus que d'avoir une moto. Ça faisait
déjà trois ans que j'étais passionnée par
la moto.
J'avais envie de partir en vacances.
Ni une, ni deux, étant
donné que
quelques temps auparavant je m'étais offerte un casque, je
préviens ma mère (chez qui j'habitais) que je voulais
"prendre l'air". Elle faisait la tête, elle avait peur pour moi.
Je prépare mon sac à dos
avec le
sac de couchage (à 3 francs 6 sous) et quelques fringues, elle
me voit prendre mon casque et me demande ce que je compte en faire,
question stupide s'il en est. Je lui rétorque 'Ça sert
à quoi un casque de moto ?' Elle me dit perplexe : 'Mais tu y
vas en stop ?' ; ben oui maman et alors ?...
Important : A l'époque j'habitais
à côté de Meulan (dans le 78) et je me
préparais à aller à La Tranche sur mer en
vendée, soit un peu plus de 400 km.
A ce moment, elle atterrit et comprend
à
quoi va me servir le casque, et pour elle c'est l'angoisse...
Je tente, vite fait, de la rassurer et
zou, je
charge le sac à dos sur les épaules, le casque dans la
main gauche, gardant la main droite disponible pour le salut motard ;-)
Je salue ma mère qui se
liquéfie... ;-) Nous sommes en juillet 1986, le soleil tape dur,
malgré l'heure matinale.
Rapidement un automobiliste
m'emmène sur
la route de mes vacances. Cool, j'ai pas beaucoup attendu. Bon, je vais
pas loin, il me dépose à 'Les Mureaux' quelques km plus
loin. Là ça se complique, la ville c'est pas idéal
pour le stop, du coup je marche jusqu'à la sortie de la ville et
je trouve une autre auto qui m'emmène jusqu'à
l'embranchement pour l'autoroute. Je galère un bon moment. Et
enfin quelqu'un s'arrête. Cool c'est un motard. Il me rapproche
pas mal de ma destination en me déposant 30/40 km plus loin. A
partir de là, j'ai beaucoup attendu entre les différents
véhicules qui me rapprochaient chacun leur tour de ma
destination. Enfin j'arrive, dans la nuit, il était au moins une
heure du matin. Je suis fourbue et épuisée, mais
heureuse, j'ai mis moins de 24 heures pour arriver et en plus je suis
montée sur une moto, que demande le peuple ? ;-)
Je reste à la tranche sur mer
quelques
jours, je rentre car plus de sous. Au retour même topo, sauf que
je mets beaucoup moins de temps, moins de 12 heures. En plus c'est le
pied, j'ai l'occasion de monter sur deux motos (un trail gromono 'Type
Ténéré' et une suzuki gsx1100).
Le pied intégral. D'ailleurs
pourquoi
tout le monde ne roule pas en moto ?... ;-)
Le mois suivant ma mère et moi
déménageons en province, en charente, plus
précisément à Ruffec, à 40/45 km au nord
d'Angoulême. Pendant tout cette période, d'août 1986
à fin juillet 1987, n'ayant pas d'autres moyens de locomotion,
je me déplace en stop, en tendant le pouce pour les 4 roues (et
plus de roues) et en tendant le casque et en faisant le V de l'autre
main pour tous les 2 ou 3 roues. ;-)
Il ne se passais pas une semaine sans
que
j'aille à Angoulême. D'ailleurs cette année
là, au mois de septembre ou octobre (?), je suis montée
à Paname, en stop bien entendu, pour aller au salon de la moto.
:-)
Le moment que j'ai
préféré,
j'étais complètement "allumée" avec le recul,
c'est une fois ou je remontais d'Angoulême sur Ruffec, un motard
super sympa c'est arrêté avec une superbe Kawa GPXR600.
Nous étions en janvier ou février 1987, il faisait
quelques degrés en dessous de zéro et j'étais
vêtu d'un jean, une paire de tennis, un tee-shirt et une petite
veste légère (pas d'écharpe, ni de gants et pas de
pull non plus) et nous avons fait une bonne vingtaine de km, jusque
chez lui (donc à mi-chemin), là il a pris sa voiture et
m'a raccompagnée jusque chez moi, pour tout dire, j'ai aussi
apprécié la fin du parcours ça m'a permis de me
réchauffer un peu. Preuve que j'étais "surgelée",
pour voir, je me suis pincée le bout d'un pouce et j'ai
absolument rien senti. ;-))
J'ai continué jusqu'en juillet
1987, car
j'ai fait à partir d'août 1987, seize mois d'armée,
eh oui, j'étais pas obligée, mais bon... Personne n'est
parfait ...
Par la suite, j'ai continué un
peu
à faire du stop, mais sans le casque, jusqu'en fin 1988.
Malgré le fait que j'ai eu le permis B en novembre 1988, j'ai eu
l'argent pour ma première voiture en août 2000 (je l'ai
payée 2000 frs).
En août 1996, j'habitais Paris,
j'ai pris
le sac à dos et je suis partie pour Foix (dans l'Ariège).
Je n'avais pas de casque, mais dès qu'il y avait une moto, je
faisais le V. :-) Pour l'aller, j'ai mis 34 Heures. J'y ai passé
une semaine et ai tout fait en stop. Pour le retour, j'ai eu du bol. A
peine m'étais-je installée à la sortie de la
ville, un motard passe, je lui fais le V et il s'arrête. En plus,
il avait un second casque à la bonne taille par dessus le
marché... Et hop, c'est parti pour quelques heures de moto. Il
avait une Honda CX500. Il m'a emmenée jusque Chateau-Thierry (en
mayenne), bon d'accord c'est pas le chemin le plus court, mais
ça me rapprochait de Paris et ça me permettais de faire
de la moto. J'étais heureuse d'avoir fait 'tant' de km en moto.
J'ai fait le reste du chemin d'une seule traite en camion. Pour ce
retour, j'ai pas eu à me plaindre, je n'ai mis que 24 Heures.
En août 2001, je suis
montée sur
Paris en stop, habitant dans le sud de la creuse ça fait 400 km.
En plus j'ai pas mis longtemps. :-)
La semaine dernière (samedi 1
juin 2002),
suite à un service que j'ai rendu, j'ai eu assez de sous pour me
payer un casque, un intégral en promo à 'carre-ouf'
à 45 €uros (je sais à ce prix c'est pas un casque
génial, mais en attendant ça fera l'affaire). Et le
vendredi 28 juin 2002, je dois monter à Paris (400 km env.),
n'ayant pas d'argent, j'irai en stop, mais cette fois, je serais
à nouveau équipée, je prendrai mon casque. Et
j'espère que je trouverai une motarde ou un motard pour me faire
un bout de route vers paris. En espérant trouver un travail en
septembre 2002 de manière à me payer le permis A avant
mes 35 ans (18 juin 2003) et ensuite une moto, même une toute
petite.
Le vendredi 28 juin 2002, je suis partie
d'Aubusson en stop et je suis montée à Paris, bien sur
j'avais pris mon casque ;)
Mais j'ai pas trouve de motarde ou de motard
pour m'emmener, tant pis. :)
Je suis retournée sur Aubusson le
dimanche 30 juin 2002. J'ai poireauté trois heures à la
Porte d'Orléans. Pendant ce temps, une première voiture
c'est arrêtée, le conducteur me proposait de m'emmener
jusqu'à Auxerre, alors que j'avais une pancarte 'LIMOGES', bien
sur j'ai décliné l'offre, ça ne m'aurait pas du
tout avance. Ensuite, un motard en Honda 650 NTV, m'a proposé de
m'emmener jusqu'à Nevers, j'ai là aussi dit non,
c'était pas mon chemin, n'empêche il était sympa :)
Et enfin, un jeune
automobiliste c'est
arrêté et il m'a emmené jusqu'au croisement de
l'A20 et de la RN145, un peu au nord de La Souterraine. Pile poil pour
que je sois sur la bonne route pour rentrer chez moi. :)
Là j'ai attendu une petite demi-heure
et une jeune femme en Renault Clio m'a emmenée jusqu'à
Aubusson. :)))
Ce qui était cool, c'est qu'on a pas
arrêté de parler moto, car elle est motarde, elle a une
Honda CB500. :-))
J'ai été bête, je n'ai pas
pensé à échanger nos coordonnées. :(
Elle habite et travaille à
Clermont-Ferrand.
Voilà, j'ai fait un voyage,
Aller/Retour sur Paris en Stop. C'est pas toujours facile, mais c'est
économique :)
ajouté
le : 15 juillet 2002
A bientôt sur les routes, que je sois
en
voiture, à pied ou passagère en moto, grand V à
toutes et tous et gaffe.